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400 octaves – Partie 1 Et la lumière fût

— Oh le double arc-en-ciel !!!

—  Evite de parler de double arc-en-ciel sur le net, Yael je te prie, il y a des précédents.

—  Je nous croyais à la maison, depuis quand nous sommes sur le net ?

—  Depuis que j’y retranscris toutes tes paroles.

—  Tu as demandé ma permission ?

—  Pas besoin, je suis ton père.

Avant que ma fille ne s’empresse de me retourner une remarque cinglante,  je poursuis :

—  En parlant d’arc-en-ciel. Peux-tu m’énumérer ses couleurs

—  … Hein ? 

—  Ce n’est pas une blague, je sais que tu n’es plus en primaire, vas-y !

—  Bah rouge, orange, jaune, vert, bleu, idi..

—  Indigo. J’y reviendrai.

— … Indigo et violet.

—  Et qu’est-ce qu’il y a entre le rouge et l’orange

—  … de l’orouge ?

—  Aha, tu trouves malin de t’amuser pendant une leçon de chose ?

—  Oui.

—  D’accord, alors dis-moi, puisque tu es si maligne, pourquoi on ne compte pas huit couleurs dans l’arc-en-ciel ?

—  Pff parce que l’orouge n’est pas une véritable couleur !

—  Et l’indigo c’est une véritable couleur ?

— …..

Comme c’est plaisant de moucher ses propres enfants.

—  Je t’avais dit qu’on y reviendrait.  Alors pourquoi sept ? Pourquoi pas trois, neuf ou mille cinq cent quinze ?

—  Parce-que sept c’est…. bien ?

—  Exactement ! Sept, c’est mystique. Parmi les nombres premiers, c’est justement le premier qui soit sexy. Deux et Trois sont trop primaires….pour des couleurs…

En me voyant commencer à pouffer de rire après ce prodigieux trait d’esprit, ma progéniture réussit à glacer mon humeur en me lançant un regard navré.

—  Bon continuons… Cinq est trop régulier on dirait presque un nombre pair.  Avec sept on rentre dans le chaos, les tables de multiplication improbables… donc sept c’est bien. C’est tellement bien que d’autres se le sont déjà appropriés. Comme les sept…

— …

—  Les septs …. ? Do, ré, mi, fa, sol… ?

—  Les notes de musique ? Mais quel rapport ?

—  J’y reviendrai.

—  C’est malin !

—  Chaque chose en son temps. Si il y a soi disant 7 couleurs dans l’arc-en-ciel c’est qu’un malin a trouvé que l’harmonie serait plus complète comme cela. 7 notes, 7 jours dans la semaine, 7 couleurs… Si les mécréants ne trouvent pas Dieu dans tout ce bel ordonnancement….

—  Tu t’égares…

—  Oui je sais. Reprenons. Il n’y a pas vraiment 7 couleurs, il y a une infinité de nuances de couleurs que l’on regroupe plus ou moins arbitrairement dans ces 7 cases… ou plutôt six cases pour moi ; je n’arrive jamais à voir l’indigo.

—  Une infinité ?

—  Oui, enfin pas pour notre oeil et notre cerveau qui ne sont pas capabler de distinguer des nuances trop proches mais en physique oui.
Maintenant si je te dis que la lumière comme le son formé par les notes ont une nature ondulatoire.

— … 

—  oui je sais je vais trop vite mais il faut que je finisse ou sinon je vais errer de digression en digression. Reprenons. Les notes formées par exemples sur une corde de guitare ne correspondent en fait qu’à la vibration de l’air créée par l’oscillation de cette corde. On dit que la corde vibre à une certaine fréquence quand elle oscille de bas en haut un certain nombre de fois par seconde. Un mouvement complet par seconde c’est une onde de 1 Herz. Pour information le LA de la gamme est généralemetn accordé sur une fréquence de 440 Herz ce qui implique donc une vibration de 440 cycles par seconde. Ca va jusque là ?

—  Si je dis non tu vas recommencer depuis le début ? Non je plaisante, continue

—  Maintenant en musique qu’est-ce qu’il y a après le Si ?

—  Do ?

—  Et ce Do c’est le même que celui qui a commencé ta liste ?

—  Non il est plus aigü.

—  Mais pourquoi se permet-on de lui donner le même nom que le précédent ?

—  Parce qu’ils se ressemblent ?

—  En effet ils se ressemblent, et cette ressemblance que l’on perçoit à l’oreille, elle s’exprime également en physique. Le Do aigü vibre à une fréquence qui est exactement le double du Do plus grave qui le précède. La corde oscille donc deux fois plus vite. Et comment on appelle l’intervalle entre deux notes qui porte le même nom ?

—  Ca je m’en souviens, c’est un octave !

—  Et c’est là où je voulais en venir. La lumière visible est formée elle aussi d’ondes mais d’une nature différente : les ondes électro-magnétiques. Et il se trouve que entre la fréquence la plus basse  qui correspond au rouge profond et la fréquence la plus haute qui correspond au violet extrême il y a approximativement un octave.  Le violet vibre deux fois plus vite que le rouge, 390 teraherz pour l’un, 790 pour l’autre. 

—  Tera ?

—  Le préfixe utilisé pour désigner 1000 milliards – ou 1000 000 000 000 – ou 10^12 – ou 10 puissance 12. Plutôt rapide non ?

—  Je vais vomir

—  Prends une bassine c’est presque fini.  Ce que je veux dire c’est que la lumière visible, celle que notre oeil peut percevoir, ne correspond qu’à un octave du spectre des ondes électro-magnétique.

—  Je commence à avoir peur…

—  De quoi ?

—  De ton titre. Tu vas me parler des 399 autres ?

—  Ça sera plus rapide je t’assure.

—  Menteur !

Le titre de ce post est à mettre au crédit de Isaac Asimov dans son ouvrage de vulgarisation scientifique "X comme inconnu".

4 Comments

  1. clair · 20 octobre 2014

    Je t’embauche au labo !

  2. clair · 20 octobre 2014

    Si l’education nationale y arrive …
    Et puis je te laisserai jouer avec les spectrophotometres si tu veux !

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